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“Le vrai challenge est l’immigration en Israël, pas l’alyah”

Sandrine Dray a fait son Alyah il y a 20 ans. Elle a, plus exactement, “immigré en Israël”. Quelle différence ? Faire son Alyah est devenu un terme fourre tout, dérivant progressivement de la simple procédure administrative à l’incantation vaguement mystique, occultant la réalité du processus d’immigration en Israël.

Après 20 années d’efforts et de labeur, cette avocate – et notaire – de profession est parvenue à décrocher le graal de l’intégration en Israël.

Elle livre ses conclusions et ses meilleurs conseils dans un ouvrage : “comment réussir son immigration en Israël” au profit des juifs de France et de la francophonie.

Entretien sans concession avec une immigrée revendiquée.

Comment se décide-t-on à écrire un livre sur l’alyah ?

C’est un cheminement très personnel. Le titre de mon livre est “comment réussir son immigration en Israël”. Volontairement, je n’utilise pas le terme “alyah” .

L’ “alyah” est seulement le point de départ de toute une nouvelle histoire. Cette histoire, c’est l’histoire de notre immigration. Notre histoire d’immigré en Israël s’inscrit sur un très long terme, alors que l’alyah est seulement un acte limité dans le temps que je décrirai plutôt comme technique et administratif.

Lorsque l’on choisit de vivre en Israël, on choisit et personne ne nous y oblige, de commencer une nouvelle vie. C’est comme si on remettait les compteurs à zéro dans nos vies. C’est une nouvelle naissance. Un nouveau chapitre à écrire et chacun d’entre nous doit écrire sa propre histoire.

Je pense que le terme alyah créé la confusion dans les esprits. Les juifs de France, notamment, pensent que le mot alyah rime avec aides, accueil, assistance, avantages. Mais c’est un leurre.

Monter en Israël veut dire immigrer, avant tout, avec toutes les conséquences que cela implique. Ce ne sera pas facile et il y aura énormément d’efforts à fournir. Les gens doivent en prendre conscience le plus tôt possible.

Le vrai challenge est l’immigration en Israël, pas l’alyah. En effet, une immigration réussie implique de facto une intégration réussie.

J’ai voulu, en écrivant ce livre, faire de l’ordre dans les esprits. Lever la confusion qui existe et expliquer clairement ce qu’implique le processus d’immigration en Israël. Ce livre apporte un éclairage nouveau sur la problématique de la montée en Israël.

Comment avez vous procédé pour la rédaction de cet ouvrage ? Votre méthodologie ?

Lorsque l’envie est là, l’inspiration est au rendez-vous. Je me suis donc fixée ce but, écrire ce livre sur l’immigration en Israël, afin d’aider le maximum de personnes, en leur partageant des recettes qui font toute la différence.

J’ai défini un agenda auquel je me suis tenue. Mon livre, n’est pas le résultat d’une année d’écriture, mais bien le résultat de 20 ans de vie en Israël.

Quels domaines de l’alyah avez vous traités ?

Les questions qui se posent sont celles de savoir comment amorcer ce changement de vie ? Quelles sont les dispositions à prendre pour cela ? Comment ne pas dévier de notre objectif ? Quel est le réel enjeu de cette prise de décision : vivre en Israël ?

Parmi les témoignages recueillis, quelles étaient les grandes tendances ?

Je n’ai pas cherché à recueillir des témoignages pour écrire mon livre. Il ne s’agit pas d’un recueil de témoignages, mais bien d’une synthèse et d’une analyse personnelle que je tire au regard des histoires de vie abouties ou pas en Israël, qui me sont parvenues tout au long de ces 20 dernières années et de mon expérience personnelle.

A-t-on encore besoin aujourd’hui d’expliquer l’alyah dans un bouquin ? N’y a-t-il pas assez de sources d’informations ?

Bien sûr, plus que jamais, parce que la vraie nature de l’alyah n’a pas encore été traitéeLes gens qui envisagent de monter en Israël ou tous ceux qui y sont déjà doivent comprendre que les résultats qu’ils obtiendront en Israël sont à 90% fonction d’eux-mêmes et surement pas fonction du gouvernement ou du futur gouvernement israélien.

 

Les principales questions que les juifs français se posent sur Israël ?

Vous me posez une excellente question. Je pense justement que les questions posées par les juifs français sur Israël ne sont, souvent, pas les bonnes. La vraie question n’est pas de savoir s’il y a du travail ou des logements accessibles en Israël. Dans le monde entier, dans les pays développés et démocratiques, ces questions se posent.

Dans mon livre j’aborde ce point qui est fondamental et qui concerne les vraies questions à se poser et les réponses à y apporter.

Les grandes idées reçues sur l’immigration en Israël

Il en existe de très nombreuses mais l’une d’entre elle est de croire qu’une fois arrivée en Israël, on va être pris par la main pour nous faire accomplir ce que nous devons accomplir. Beaucoup de personnes pensent que le plus gros travail doit être fait par l’agence juive et le ministère de l’intégration.

Or, ces deux services sont juste un vecteur de transition, une sorte de couloir qui nous conduit de la France vers Israël.

Tout est à faire et c’est à nous de le faire. C’est une réalité très importante à intégrer.